Évolution de l’image des séniors à travers l’histoire?

par Oct 12, 2020En France, Public

Des retraités allocataires de droits

A travers les siècles, la représentation des personnes âgées évolue. Les vieux sont considérés tour à tour comme : des dieux héroïques, des personnes détentrices de rôle familial, consultatif ; en incapacité d’exercer un métier, de simples pauvres, misérables indésirables, exclus et relégués en tant que vieillard dans des hospices. Les premières institutions crées par la loi de l’assistance publique en 1900, considérées comme des mouroirs sont les ancêtres des EHPAD.

Au XXème siècle après les 2 guerres mondiales épargnant les plus âgées, la courbe démographique des « vieux » continue de croître et la gériatrie se développe.

En 1945, la sécurité sociale crée le revenu de la vieillesse baptisée retraite impulsant le terme « Personnes Âgées » comme une population à part entière avec une identité de retraités.

L’OMS ( Organisation Mondiale de la Santé) définit cette catégorie de population par le passage du seuil de cette retraite à 60 ans . La retraite devient  donc une récompense pour service rendu à la société. Ce salaire continu est alimenté par les cotisations des actifs (les travailleurs  qui représentent progressivement un taux inférieur de cette tranche d’age).

Avec l’augmentation de la longévité et la diminution de la mortalité, grâce au progrès de la médecine et de la technologie, ces personnes âgées  se définissent par leur état physique, physiologique, psychique puis en fonction de leur degrés d’insertion et de solvabilité. Ils représentent 3 classe d’âges :

– les sexagénaires = le 3ème âge ou les séniors actifs

– les septuagénaires = le 4 ème âge en soif d’activités

les octogénaires et plus : dépendants d’autrui de plus en plus

Le curseur de passage d’un groupe à l’autre est lié à l’état de santé.

Ces 3 groupes  avec des besoins spécifiques deviennent des cibles particulières pour le système économique.

Fin XXème début XXIème siècle avec l’éclatement de la cellule familiale, la chercheuse grenobloise Catherine Guchet explique que ces personnes âgées   prises en charge avant dans une « sphère familiale privée, dans leur lieu naturel par leur descendant intègre maintenant la sphère publique ». La gestion privée de la vieillesse devient donc une gestion collective publique soit au domicile soit en institution.

L’historienne Feller Elise expose aussi que l’on passe d’une « figure de vieillard indigent dépendant de l’assistance publique à une figure de retraité allocataire de droits » en un peu plus d’un siècle. En fonction donc de leur niveau d’autonomie, de leur cumul de dépendances : physique, psychique, sociale et financière ; ces personnes devenant des clients et consommateurs peuvent choisir un hébergement avec des prestations diverses dans le secteur public,  privé associatif non lucratif ou privé lucratif. L’évolution est donc considérable.